Patrimoine et histoire
L’église Sainte-Radegonde
L’église médiévale était bordée au nord par les bâtiments de la cure (vestiges de l’ancien château de l’abbesse de Sainte-Croix de Poitiers) et d’un fossé en eau. Elle possédait un chœur du XIIIe siècle, une nef du XVe siècle, et présentait en façade un grand portail de style roman.
Jusqu’à la Révolution, la paroisse de Vasles dépendait de l’abbaye Sainte-Croix de Poitiers. L’église est placée sous le patronage de sainte Radegonde, fondatrice de cette abbaye.
Reconstruite entre 1900 et 1905
Entre 1900 et 1905, elle est entièrement reconstruite par l’architecte Segrétain. Le nouvel édifice est alors orienté différemment, suivant un axe nord-sud et non plus est-ouest, sans doute pour ne pas nuire aux constructions alentours malgré ses dimensions plus grandes.
La nef est éclairée par les fenêtres hautes du vaisseau central, ainsi que par les nombreuses baies des bas-côtés, ornées de vitraux réalisés dans le premier quart du XXe siècle, financés par des donateurs, dont la famille de La Sayette.
D’autres édifices religieux existaient autrefois sur la commune, notamment le prieuré Saint-Jacques de l’Habit Mangot, dont il ne reste aujourd’hui que quelques vestiges.
Logis et châteaux
Dans le bourg, à l’ouest de l’église, se trouve un logis datant de la fin du Moyen Âge. Surmontées d’une haute toiture à forte pente, couverte de tuiles plates, ses façades présentent des fenêtres à encadrement mouluré, surmontées pour plusieurs d’entre elles d’un arc en accolade. Une belle fenêtre à meneau et traverse est sculptée de deux petits personnages, au pied des jambages.
Les logis sont nombreux sur la commune : Neufchèze, Paulier
Parmi eux, le logis de Neufchèze, bâti au Moyen Âge puis complété au XVIIIe siècle, conserve une partie de ses douves et un parc peuplé d’arbres centenaires.
Le logis de Paulier, qui relevait de l’abbaye Sainte-Croix de Poitiers au XVe siècle, a été la propriété des Pidoux du XVIe au XVIIIe siècle. Inscrit au titre des Monuments historiques depuis 1984, ce logis conserve un esprit médiéval malgré les modifications faites à l’époque moderne.
Le château de la Sayette
Le château de la Sayette faisait partie des maisons fortes qui assuraient la protection de la forteresse de Montreuil. Couvert d’ardoises, le vaste corps de logis est cantonné de deux tours circulaires, de deux pavillons d’angle et d’une chapelle. Le corps central est daté du XVe siècle, mais ses ouvertures ont été modifiées au XVIIe siècle. Entre 1850 et 1880, d’importants travaux ont supprimé les ailes et le pigeonnier qui existaient, tandis qu’a été construite une chapelle néo-gothique, ornée de vitraux signés Lobin et Fournier.
Ce château est entouré d’un parc composé de quatre parties :
- une cour-jardin avec boulingrin central ombragé par des arbres remarquables,
- un jardin de style classique,
- un potager-verger agrémenté d’un bassin, et une charmille.
Le château, la chapelle et les jardins sont inscrits au titre des Monuments historiques.
Le château de la Sayette n'est pas ouvert au public, sauf lors des journées du patrimoine.
Lavoirs
Chaque village avait autrefois son lavoir : la Pagerie, la Coursaudière, Bouillé, Le Porteau, Brin… Dans le bourg, le lavoir situé le long de la Boivre est une construction de la dernière décennie du XIXe siècle, qui a remplacé un édifice bâti quarante ans plus tôt.
La Seigneurie de Vasles
Le nom de « Vasles » semble dériver du nom de « Valérius », notable romain qui était installé dans le village durant l’occupation romaine.
A travers le temps, on voit le nom évoluer de « Villa Valérius » au 10ème siècle, vers « Valbis » au début du 12 ème siècle.
C’est Clotaire 1er (498-561), Roi des Francs et son épouse Radegonde (519-587) qui décident de donner les terres de la Seigneurie de Vasles à l’Abbaye Royale de Sainte-Croix de Poitiers, afin que celle-ci assure son autonomie financière. Abbaye qui fut fondée par Radegonde en 550.
Attachée à l’Abbaye Royale, la Seigneurie de Vasles relevait directement de la suzeraineté royale et détenait tous les droits de juridictions Hautes, Moyennes et Basses, ainsi que les droits de fiscalité.
La seigneurie inclut une partie des terres et bois de Ayron, Chalandray, Cherves, Maillé, Latillé, Frozes, Benassay, ainsi que de Vasles, Vausseroux et Saint Martin du Fouilloux, avec un total de 11 fiefs.
De « Valbis » à « Vallas », « Vales », et « Vallez »
Le nom du Village évolue au cours du 13ème siècle de « Valbis » à « Vallas », « Vales », et « Vallez ». On ne voit apparaitre le nom définitif de « Vasles » qu’en 1377.
Après la guerre de cent ans, le Poitou devient légalement anglais de 1356 à 1373, mais l’Abbesse Marguerite du Rivau, en place de 1353 à 1371, puis Galienne Du Pouget qui lui succède jusqu’en 1391, préservent les droits de la seigneurie.
Malgré de nombreux conflits avec les seigneuries voisines, les abbesses de Sainte-Croix resteront « Dames de la Seigneurie de Vasles » jusqu’à la révolution.
Pourtant dès 1440, le Seigneur de Montreuil Bonnin (VERNON : issu d’une lignée écossaise) conteste les Droits de l’Abbaye sur Vasles et sur ses bois, un procès s’en suit, malgré la protection accordée par Charles VI (1403-1461) aux abbesses de Sainte-Croix.
Mais en 1467, le Roi Louis XI (1423-1483) confirme les Droits de l’Abbaye et l’Abbesse Isabeau de Couhé fait construire à Vasles un bel Hôtel fortifié (avec une tour et un pont-levis surplombant un fossé) où, elle s’installe quelques mois en 1469.
Pourtant au cours des années suivantes, le seigneur de Montreuil Bonnin (Raoul VERNON) aidé de ses frères Philippe et Jacques, ainsi que du seigneur de Cherves (Pierre MOREAU), vont attaquer à plusieurs reprises le château. La seigneurie va subir de nombreux pillages au cours du 15ème siècle.
Après les guerres de religion du 16ème siècle, l’Abbesse Flandrine de Nassau fait reconstruire l’église en 1610. Celle-ci, de style roman, sera partiellement détruite en 1900 pour laisser place à la nouvelle église et à une place publique.
25 août 1944 à Vasles…
Depuis plusieurs semaines, quelques troupes allemandes patrouillent dans les environs du bourg à la recherche des FFI.
Le 25 août au matin, un véhicule allemand est détruit par un groupe de FFI sanxéen, entrainant le décès d’au moins 3 soldats. Environ 200 hommes de la Wehrmacht, présents dans le bas bourg de Vasles perquisitionnent les maisons et réunissent une trentaine d’otages devant l’église….
L’un d’eux réussit à faire passer un message à sa fille pour qu’elle aille prévenir le maquis de Sanxay de ne rien tenter qui pourrait coûter la vie aux otages.
Alors que ce jour, PARIS fête enfin sa libération, les habitants de Vasles tremblent, d’autant que des perquisitions ont déjà eu lieu les semaines précédentes dans Vasles et Ménigoute et que le massacre d’Oradour sur Glane est dans tous les esprits.
Quelques jours plus tôt, le 12 août, à Sanxay, les allemands ont également rassemblé près de 300 otages sur la place, qu’ils ont libéré en fin de journée, après contrôle des identités et perquisitions dans tout le bourg.
A Vasles, les troupes allemandes cherchent à nouveau à mettre la main sur les groupes FFI, très actifs dans le secteur.
François Georges, jeune résistant de Lavausseau, se dirige vers Parthenay, à bicyclette, porteur de documents pour le Colonel ROBIN des FPT des Deux-Sèvres.
Des habitants, à hauteur de « Verrines », le préviennent et tentent de le dissuader de traverser le bourg de Vasles, alors occupé… Malheureusement, il tente quand même de passer.
Il est arrêté et fouillé, les documents sont découverts. Il rejoint alors les otages devant l’église.
Après d’âpres négociations, le Maire, Monsieur ROULLET, obtient la libération des otages, dont certains sont libérés le soir même, les derniers le seront le lendemain matin.
Mais en ce soir du 25 août, François GEORGES est séparé des autres otages aux alentours de 19h.
Des tirs sont entendus en fin de journée dans un champ à proximité du bourg. Le lendemain matin, son corps est retrouvé à cet endroit, tout près de la Route de Vausseroux, où une stèle à sa mémoire est érigée.